Sauve qui peut !
Rester à l'intérieur de cet espace clôt, ce serait du suicide ! Je suis tellement paniqué que j'ai l'impression de voir la danseuse afficher un sourire démoniaque. Un peu comme si ma situation l'excitait. Je me dépêche de sortir et retrouve la douce lumière du soleil encore jeune, ainsi que les températures qui avoisinent déjà les 25°C. Dehors, les quelques personnes présentes nous observent, intriguées, les spectateurs et moi. Au même moment, une femme d'une cinquantaine d'année quitte une tente. C'est la tente blanche, ornée de dorures, dans laquelle j'avais très envie d'entrer ; mais le couple d'ados qui pleuraient en la quittant m'avait interpelé.
Cette femme, qui doit avoisiner la cinquantaine et vêtue comme une gitane (selon moi, hein ?) me voit et me fait un signe de la main.
- Aidez-moi, un serpent m'attaque ! crié-je d'instinct en courant vers cette dernière.
- Venez chez moi, la climatisation tourne depuis le début, m'invite-t-elle en retournant sous la tente blanche. Nomed a besoin de forte chaleur, il ne vous suivra pas ici.
- Nomed ?
Parce qu'il a un prénom, en plus, ce reptile de malheur ? Bref, je ne réfléchis pas davantage. Je la suis à l'intérieur. En effet, il fait vraiment frais. Tout est blanc, ce qui rend l'endroit très lumineux. La gitane me propose de m'assoir à son stand, soit une table couverte d'une nappe rouge sur laquelle reposent diverses piles de cartes divinatoires, une boule de cristale ainsi qu'une étrange statuette, le temps que le problème soit réglé à lexterieur. L'espace tranche vraiment avec son accoutrement aux couleurs très chaudes de sa robe rouge, son chale bordeau et ses grosses boucles d'oreille dorées en forme d'anneaux.
- Pourquoi vous a-t-il attaqué ?
- Aucune idée, je venais d'entrer, je réponds en l'observant prendre place en face de moi. Je n'ai rien fait de particulier.
- Ah ? Je vois, alors ce serait vous.
- Comment ça ?
- Non, rien... Et si je vous tirais les cartes ?
- Désolé, j'ai juste assez pour la bouffe et l'atelier de tir à l'arc qui démarre à 10h. De toute façon, je ne crois pas en la cartomancie.
- C'est offert, prenez-le comme un geste du parc pour l'incident avec le serpent.
Constipé, je plonge mon regard dans le sien. Cette femme me fixe avec une expression d'attente désagréable. Je trouve qu'elle dégage une sensation inquiétante.
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